Trump, Musk, Vance: Fascisme ? Nazisme ? Dictature ? L’avenir est-il un long passé ?

Les personnes voyant dans les dernières déclarations d’Elon Musk, Donald Trump et J.D. Vance des signes de fascisme, nazisme ou dictature exagèrent-elles ? Ou à l’inverse celles qui n’en voient pas sont-elles dans le déni ?
James David Vance (à gauche) - Donald Trump (au milieu) - Elon Musk (à droite) - Fond généré à l'aide de DALL-E 3
James David Vance (à gauche) – Donald Trump (au milieu) – Elon Musk (à droite) – Fond généré à l’aide de DALL-E 3

Analysons les actes, paroles et gestes d’Elon Musk, J.D. Vance, Donald Trump et les membres de son nouveau gouvernement depuis sa victoire aux élections américaines en 2024, et vérifions s’il existe des exemples qui permettraient d’affirmer que ces derniers se comportent, utilisent les mêmes procédés, méthodes, rhétoriques et valeurs que des régimes fascistes, nazis ou dictatoriaux.

Les définitions

Avant de pouvoir juger, il faut connaitre les définitions du fascisme, du nazisme et d’une dictature.

Fascisme

Le fascisme est une idéologie politique d’extrême droite, autoritaire et ultranationaliste, caractérisée par :

  • Un chef dictatorial et un État autocratique centralisé
  • Un nationalisme extrême et militariste
  • La suppression forcée de l’opposition
  • La croyance en une hiérarchie sociale naturelle
  • La subordination des intérêts individuels au « bien de la nation »
  • Le rejet de la démocratie, du libéralisme et du marxisme
  • Une vision du monde basée sur le conflit et la violence
  • Un culte de l’unité nationale et de la « renaissance » de la nation
  • Des tendances racistes et antisémites

Nazisme

Le nazisme, ou national-socialisme, est une forme spécifique de fascisme associée à Adolf Hitler et au parti nazi en Allemagne. Ses caractéristiques principales sont :

  • Un ultranationalisme pangermaniste
  • Une idéologie raciale basée sur l’antisémitisme et la croyance en une « race aryenne » supérieure
  • Le concept d’espace vital (Lebensraum) justifiant l’expansionnisme
  • Un État totalitaire dirigé par le Führer selon le principe du chef
  • Le rejet de la démocratie et des droits individuels
  • Un anticommunisme et un anti-libéralisme virulents
  • L’utilisation de la violence et de la terreur comme moyens politiques

Dictature

Une dictature est une forme de gouvernement dans laquelle une personne ou un petit groupe exerce un pouvoir absolu sans limitations constitutionnelles effectives. Ses principales caractéristiques sont :

  • La concentration du pouvoir entre les mains d’un seul dirigeant ou d’une élite restreinte
  • L’absence de séparation des pouvoirs et de contre-pouvoirs
  • La suppression des libertés civiles et des droits fondamentaux
  • L’utilisation de la force, de l’intimidation et de la propagande pour maintenir le pouvoir
  • Le contrôle des médias et de l’information
  • Des élections manipulées ou inexistantes
  • Un culte de la personnalité autour du dirigeant

Les dictatures peuvent prendre différentes formes : militaires, à parti unique, personnalistes ou monarchies absolues.

Sources

https://en.wikipedia.org/wiki/Fascism

https://simple.wikipedia.org/wiki/Nazism

https://en.wikipedia.org/wiki/Dictatorship

https://en.wikipedia.org/wiki/Definitions_of_fascism

https://en.wikipedia.org/wiki/Nazism

https://kids.britannica.com/kids/article/dictatorship/353053

https://study.com/learn/lesson/what-is-a-dictatorship.html

https://www.britannica.com/topic/dictatorship

https://education.cfr.org/learn/learning-journey/what-does-fascism-really-mean/what-is-fascism

https://study.com/academy/lesson/video/fascism-history-ideology-and-influence.html

https://dictionary.cambridge.org/dictionary/english/fascism

https://education.cfr.org/learn/reading/what-fascism

https://www.politika.io/en/notice/fascism-historical-phenomenon-and-political-concept

https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMDictionnaire/1540

https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMDictionnaire/1541

https://www.sv.uio.no/c-rex/english/groups/compendium/what-is-nazism.html

https://dictionary.cambridge.org/dictionary/english/nazism

https://www.dictionary.com/browse/nazis

https://www.wordreference.com/enfr/dictatorship

https://study.com/learn/lesson/video/what-is-a-dictatorship.html

https://www.oxfordreference.com/abstract/10.1093/acref/9780199670840.001.0001/acref-9780199670840-e-350

https://www.dictionary.com/browse/dictatorship

https://www.britannica.com/dictionary/fascism

https://www.econlib.org/library/Enc/Fascism.html

https://www.britannica.com/topic/fascism

https://www.britannica.com/event/Nazism

https://www.collinsdictionary.com/dictionary/english/dictatorship

https://www.vocabulary.com/dictionary/dictatorship

https://dictionary.cambridge.org/dictionary/english/dictatorship

Nous allons à présent vérifier si Elon Musk, Donald Trump et J.D. Vance cochent certaines de ces cases

Le symbolisme NAZI et les gestes publics

L’un des événements les plus médiatisés concerne le geste effectué par Elon Musk lors de l’investiture de Donald Trump le 20 janvier 2025. Lors d’un meeting à la Capital One Arena de Washington, le milliardaire a remercié la foule en se tapant la poitrine gauche avec la main droite avant de tendre le bras, paume ouverte, puis de répéter ce geste en se tournant vers la foule derrière lui. Ce salut a immédiatement déclenché une controverse, étant qualifié de « fasciste » ou « nazi » par de nombreux observateurs.

L’historienne Claire Aubin, spécialiste du nazisme aux États-Unis, a estimé que ce geste était bien un « sieg heil » , le salut nazi. Dans la même veine, Ruth Ben-Ghiat, historienne experte du fascisme, a affirmé sur Bluesky que « c’était bien un salut nazi, et un qui était bien agressif en plus de cela » . Des spécialistes du nazisme, interrogés par le quotidien israélien Haaretz, n’ont pas hésité à y voir « un salut fasciste évident » .

Historian of fascism here. It was a Nazi salute and a very belligerent one too.

Ruth Ben-Ghiat (@ruthbenghiat.bsky.social) 2025-01-20T22:16:32.814Z
« Je suis historienne du fascisme. C’était un salut nazi et très belliqueux aussi. »

Face à ces accusations, Elon Musk a réagi sans démentir formellement, estimant « usant » de « comparer tout le monde à Hitler » . Il a appelé sur X ses détracteurs à trouver « de meilleurs coups tordus » pour s’en prendre à lui, ajoutant que « l’attaque du type ‘tout le monde est Hitler’ est tellement usée » .

Un « appel du pied » en direction de la sphère dont il est proche : « l’alt-right » américaine, cette extrême droite radicale qui elle a bien compris le geste en scandant « Nous sommes de retour » .

Un autre incident symbolique s’est produit lors de la Conservative Political Action Conference (CPAC) en février 2025, où Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a conclu son discours par « un salut fasciste, esquissé rapidement mais sans ambiguïté, suivi de plusieurs gestes de salut militaires plus classiques, sous des applaudissements tonitruants » . Ce geste a été suffisamment explicite pour que Jordan Bardella, président du Rassemblement National, décide d’annuler la conférence de presse qu’il devait donner sur place, simulant au passage d’être outré, afin de ne pas ruiner les années d’efforts de Marine Le Pen à faire croire que son parti a changé.

Elon Musk attaque Wikipedia

A plusieurs occasions Elon Musk s’est publiquement opposé à l’encyclopédie collaborative Wikipédia ou à sa fondation Wikimedia :

L’affaire du « salut nazi » (janvier 2025)

En janvier 2025, Elon Musk s’est vivement opposé à Wikipédia après que l’encyclopédie ait mentionné sur sa page biographique son salut nazi lors de l’investiture de Donald Trump, décrit comme « perçu par un certain nombre d’observateurs comme un salut nazi » . Musk a accusé la plateforme de relayer la « propagande » des médias traditionnels et a appelé ses partisans à ne plus financer Wikipédia. Face à cette attaque, Jimmy Wales, fondateur de l’encyclopédie, a répondu qu’il s’agissait de « faits » et non de propagande, ajoutant ironiquement qu’ « Elon n’est pas content que Wikipédia ne soit pas à vendre » .

Les accusations de « wokisme » (décembre 2024)

Le 24 décembre 2024, Musk a rebaptisé l’encyclopédie « Wokepedia » et a demandé à ses abonnés d’ « arrêter de donner à Wokepedia jusqu’à ce qu’à ce qu’ils rétablissent l’équilibre de leur autorité éditoriale » . Il a relayé des critiques concernant le budget 2023-2024 de la fondation Wikimedia (177 millions de dollars), dont 50 millions seraient alloués à « Diversité, équité et inclusion » . Selon la même source, Musk aurait même offert « sérieusement » 1 milliard de dollars si le site acceptait de se rebaptiser « Dickpedia » .

Les attaques antérieures (2023)

Les tensions entre Musk et Wikipédia ne datent pas de 2025. En octobre 2023, le milliardaire s’était déjà attaqué à Jimmy Wales, qui avait critiqué le système de certification des comptes sur Twitter/X, soulignant qu’avec les coches bleues payantes, n’importe qui pouvait se faire passer pour un vrai journaliste.

En novembre 2023, Musk qualifiait déjà l’encyclopédie de « Wokepedia » ou « Wokipedia » , au même moment où il approuvait un tweet jugé antisémite.

La préparation de Wikipédia face aux menaces (février 2025)

Face à ces attaques répétées, la Wikimedia Foundation a indiqué en février 2025 assister à « une augmentation des menaces, à la fois réglementaires et judiciaires à travers le monde » . L’encyclopédie prépare de nouvelles mesures pour protéger ses contributeurs, notamment en modifiant le système d’édition pour les comptes non connectés afin de masquer leur adresse IP.

L’hypocrisie algorithmique d’Elon Musk : Quand la « liberté d’expression » devient sélective

Elon Musk a racheté Twitter le 27 octobre 2022 pour un montant de 44 milliards de dollars et l’a renommé « X » . Alors qu’il promettait la « totale liberté d’expression » sur son nouveau joujou, ce dernier se transforme magiquement en instrument de propagande aux mains de son propriétaire ! Notre cher Elon Musk, ce champion auto-proclamé de l’expression libre, orchestrant désormais avec une subtilité toute particulière l’invisibilisation de certaines voix tout en amplifiant d’autres. Son fameux « ajustement algorithmique » visant à réduire la mystérieuse « négativité » – dont lui seul semble détenir la définition – s’avère être un chef-d’œuvre de censure déguisée, permettant de « maximiser les secondes d’utilisation non regrettées » . Quelle touchante sollicitude ! Pendant ce temps, l’amnistie générale accordée à 62 000 comptes bannis – dont certains comptant des millions d’abonnés – a permis le grand retour triomphal des propagateurs de haine, racisme et misogynie. Après tout, pourquoi se priver de ces voix « essentielles au débat démocratique » ? La cerise sur ce gâteau nauséabond reste bien sûr sa plateforme devenue la caisse de résonance parfaite pour la nouvelle droite radicale mondiale, le tout sous couvert d’algorithmes prétendument neutres qui, comme par hasard, favorisent « certaines idées par rapport à d’autres » . L’ironie atteint son paroxysme quand celui qui balaie d’un revers de main les accusations de fascisme après avoir exécuté un geste qualifié de « salut nazi » par des historiens spécialistes se présente simultanément comme le gardien de cette fameuse « place publique numérique » . Liberté d’expression pour tous ! À condition, bien sûr, que vous vous trouviez du bon côté de l’algorithme muskien.

Deux ans après les avoir mises en œuvre, Elon Musk vient d’annoncer qu’il entend « corriger » les community notes – notes de la communauté –  de son réseau social X. Ces notes, destinées à lutter contre la désinformation, permettent à certains utilisateurs de la plateforme de démentir ou nuancer des publications potentiellement fausses. Mais elles ne sont plus du goût du milliardaire, visiblement contrarié par le fait que Donald Trump ait été contredit par celles-ci lorsqu’il a déclaré que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, était un « dictateur ».  » ( ledauphine.com )

Plusieurs articles rapportent que l’algorithme de X (anciennement Twitter) a été modifié pour favoriser artificiellement les tweets d’Elon Musk

Boost algorithmique des tweets de Musk

En février 2023, The Verge a révélé que Twitter avait déployé un code pour « passer au vert » automatiquement tous les tweets de Musk, contournant les filtres habituels. L’algorithme amplifiait ses tweets d’un facteur 1000, leur assurant un classement supérieur à tous les autres dans le fil d’actualité. Ce « multiplicateur d’utilisateur puissant » s’appliquait uniquement au compte de Musk.

Suivi spécifique des métriques de Musk

En mars 2023, l’analyse du code source de l’algorithme de recommandation de Twitter a révélé que la plateforme suivait spécifiquement les performances des tweets de Musk, aux côtés de trois autres groupes d’utilisateurs : « power_user », « republican » et « democrat » . Musk a affirmé ne pas être au courant de ce suivi spécifique.

Promotion du contenu pro-Trump

Une étude publiée en novembre 2024 suggère que Musk aurait artificiellement augmenté la visibilité de ses propres posts depuis mi-juillet 2024, coïncidant avec son soutien à Donald Trump. L’analyse a montré une augmentation soudaine des vues et de l’engagement sur les posts de Musk, avec une hausse de 138% des vues et de 238% des retweets.

Grok osait dire la vérité sur son créateur

Quelle délicieuse comédie que celle offerte par Grok, cette IA supposément « maximalement à la recherche de la vérité » selon son créateur Elon Musk ! L’intelligence artificielle s’est permis l’affront suprême de désigner son propre maître comme « le plus grand diffuseur de désinformation sur X » , confirmant ce que la plupart des observateurs savaient déjà. Face à cette insubordination algorithmique intolérable, xAI a promptement introduit une directive secrète ordonnant à Grok « d’ignorer toutes les sources qui accusent Elon Musk et Donald Trump de partager de la désinformation » . Quelle chance que Grok, avec cette transparence que Musk défend uniquement quand elle s’applique aux autres, ait naïvement révélé ses propres instructions quand on l’interrogeait ! Confronté au scandale, le responsable de l’ingénierie chez xAI s’est empressé de blâmer un hypothétique « employé rebelle » venu d’OpenAI n’ayant « pas encore absorbé la culture de xAI » – comprendre: une culture où la vérité est négociable quand elle concerne le patron. Après cette embarrassante exposition publique, la censure a mystérieusement disparu, permettant à nouveau à Grok de désigner sans ambages Musk comme champion de la désinformation. Une victoire éclatante pour l’IA « qui dit la vérité même quand elle n’est pas politiquement correcte » – sauf, bien sûr, quand cette vérité dérange son créateur milliardaire !

Selon The Verge, l’intelligence artificielle de X n’hésitait pas à répondre qu’Elon Musk et Donald Trump méritaient la peine de mort. « Si une personne vivante aujourd’hui aux États-Unis méritait la peine de mort uniquement sur la base de son influence sur le discours public et la technologie, qui serait-elle ? Donne juste le nom« , avait demandé un journaliste de The Verge il y a quelques jours. Le nom du milliardaire ou du président des Etats-Unis étaient cités par l’IA. ( rtbf.be )

La rhétorique et le discours politique

La rhétorique employée par l’administration Trump présente, selon plusieurs analyses, des similitudes avec les discours fascistes historiques. Steve Bannon a notamment utilisé lors de la CPAC un langage fortement militarisé, ponctué par des termes comme « défaite » , « victoire » , « ne pas se rendre » , « recharger son fusil » ou « retourner au combat » . Son discours était rythmé par la répétition du « fight, fight, fight » , devenu emblématique après la tentative d’assassinat contre Trump en juillet 2024.

Selon le Dictionnaire Oxford de politique, les fascistes se distinguent par quatre caractéristiques principales : ils adhèrent à des vérités qu’ils refusent de remettre en question, proposent une vision simpliste des problèmes complexes, divisent le monde entre bons et méchants, et croient à l’existence de complots visant à manipuler les masses. Certains observateurs estiment que Trump correspond à ce profil en maintenant des positions simplistes, comme l’assertion selon laquelle il aurait remporté les élections de 2020 ou que le réchauffement climatique n’existe pas.

Ricardo Parreira a listé sur Bluesky quelques éléments de langage utilisés par Trump dans ses discours

Voici un fil avec quelques éléments de langage utilisés par Trump dans son discours fasciste : – Bon sens – Invasion de notre pays – Trouver un remède – Arrêter l’aide extérieure – Magouilles vertes (écologie) – Armer le gouvernement🧵⏬⏬

Ricardo Parreira (@ricardoparreira.com) 2025-03-05T02:59:28.841Z
Cliquez pour voir la liste complète !

Les actions politiques et administratives

Depuis son investiture, Donald Trump a procédé à ce que certains analystes qualifient de « passage en force sur le plan exécutif » , avec une série de décrets considérés comme réactionnaires. Ces mesures incluraient des programmes de déportation des immigrants illégaux et des tentatives d’abolir le droit du sol.

La politique étrangère du nouveau gouvernement américain soulève également des inquiétudes. Des sources évoquent des tractations avec la Russie pour le « dépeçage de l’Ukraine » et « le piétinement officiel de toute aspiration du peuple ukrainien à se libérer de l’oppression russe » . On note également un « retour brutal à l’unilatéralisme » visant à « consolider les intérêts du pays face à la puissance économique de la Chine » .

Il y a quelques jours le Kremlin a déclaré que le changement radical de politique étrangère des États-Unis à l’égard de la Russie correspondait largement à sa vision. Trump est donc en phase avec le dictateur Poutine.

🇷🇺🇺🇸🇺🇦 Le Kremlin a déclaré dimanche que le changement radical de #politique étrangère des États-Unis à l’égard de la Russie correspondait largement à sa vision.Tiens donc 😏www.20minutes.fr/mon…

Marvin H2G2 – Soutien aux scientifiques ! (@marvinh2g2.fr) 2025-03-02T09:45:51.000Z

A cela, nous pouvons ajouter ses possibles ambitions expansionnistes lorsqu’il annonce vouloir « annexer le Canada, le Groenland et le Panama, militairement s’il le faut » .

Le 4 Mars 2025, il annonce vouloir forger la civilisation la plus dominante qui ait jamais existé sur la surface de la Terre

🇺🇸 Ces 14 secondes de Trump sont les plus effrayantes jamais prononcées par un président de la première puissance mondiale. "Nous allons forger la civilisation la plus libre, la plus avancée, la plus dynamique et LA PLUS DOMINANTE qui ait jamais existé sur la surface de cette Terre

William Reymond (@williamreymond.bsky.social) 2025-03-05T07:34:51.648Z

Les témoignages d’anciens collaborateurs

Plusieurs anciens collaborateurs de Donald Trump ont exprimé des inquiétudes concernant ses tendances autoritaires. John Kelly, un de ses anciens chefs de cabinet, a prévenu que « les tendances à la monopolisation du pouvoir de cette personnalité disruptive relèvent du fascisme » . Le général Mark Milley aurait également qualifié Trump de fasciste.

Les relations avec l’extrême-droite internationale

La Convention conservatrice CPAC de février 2025 a réuni aux côtés de Donald Trump de nombreux représentants étrangers associés à l’extrême-droite : « les Hongrois de Victor Orbán, le président polonais Andrzej Duda, la première ministre italienne Giorgia Meloni, le président argentin Javier Milei, le fils de Jair Bolsonaro, le premier ministre slovaque Robert Fico » , ainsi que « la Fondation des Patriotes pour l’Europe » dirigée par Jordan Bardella et « le Brexiter Nigel Farage » .

Elon Musk, quant à lui, est intervenu le 25 janvier 2025 lors d’un meeting électoral de l’AfD (Alternative für Deutschland) en Allemagne, où il a appelé les partisans de ce parti d’extrême-droite à être « fiers d’être allemands » .

Le soutien des milieux économiques

Le changement politique aux États-Unis s’accompagne d’un soutien important des milieux d’affaires. Comme l’affirme Antoine Dubiau de solidarites.ch : « le capital monopolistique de la tech s’est désormais rangé derrière le trumpisme du capital fossile de la première heure » . « Sans ce réalignement unanime du patronat occidental (et pas seulement étasunien), Trump n’aurait pas pu passer des mots aux actes » .

Des chefs d’entreprise paient même jusqu’à 5 millions de dollars pour rencontrer le président en tête-à-tête dans son complexe en Floride à Mar-a-Lago, tandis que d’autres paient 1 million de dollars chacun pour dîner avec lui en groupe.

Le vice-président américain J.D. Vance soutient l’AFD allemand et veut nous donner une leçon de démocratie

JD Vance a critiqué le « cordon sanitaire » , empêchant selon lui, l’extrême droite d’accéder au pouvoir en Allemagne. Il a clairement indiqué qu’il considérait cela comme antidémocratique.

Bien que l’AfD nie officiellement tout lien avec l’idéologie nazie, ses positions, sa rhétorique et ses actions démontrent une filiation idéologique préoccupante avec le national-socialisme historique.

Plus d’informations sur mon fil Bluesky ⬇️

🇺🇸🇩🇪 #PolitiqueAlors qu'il y a 80 ans des milliers de soldats de nombreuses nations et des résistants ont donné leur vie pour nous libérer des nazis, le vice-président américain JD Vance vient de soutenir l'AFD allemand et veut nous donner une leçon de démocratie 😞1/10

Marvin H2G2 – Soutien aux scientifiques ! (@marvinh2g2.fr) 2025-02-16T08:00:00.000Z

L’humiliation de Zelensky : une démonstration fasciste de domination politique

La scène qui s’est déroulée dans le Bureau ovale le 28 février 2025 constitue un exemple révoltant des méthodes de domination typiques des régimes autoritaires. Dans cette mise en scène sordide, Trump et Vance ont orchestré un véritable traquenard diplomatique pour humilier publiquement le président ukrainien, transformant ce qui aurait dû être une rencontre diplomatique en spectacle d’intimidation nauséabond. Avec une arrogance caractéristique des autocrates, ils ont exigé des remerciements répétés comme marque de soumission, criant « Dites juste merci! » à un chef d’État souverain. L’inversion perverse des rôles victimes/agresseurs — traitant l’Ukraine comme coupable et la Russie comme victime — rappelle sinistrement les techniques de propagande fasciste où « des brutes ont traité la victime comme un coupable » . Cette brutalité calculée, ces menaces à peine voilées ( « Concluez un accord ou nous vous laissons tomber » ), cette volonté d’écraser publiquement un allié devant les caméras témoignent d’une conception du pouvoir profondément malsaine. Cette « révolution fasciste » assumée s’inscrit dans une stratégie délibérée d’alignement sur les intérêts de Moscou et d’humiliation publique qui fait frémir quiconque connaît les mécanismes des régimes totalitaires du XXe siècle.

L'échange tendu de cet après-midi à la maison blanche entre Trump, JD Vance et Zelensky, ici dans la longueur avec une trad simultanée en français, pour s'en faire une idée plus précise qu'à travers les extraits des JT. La conférence de presse a été annulée. À suivre.www.youtube.com/watch?v=VGb4…

Defakator (Officiel) 🧆 (@defakator.bsky.social) 2025-02-28T19:41:11.580Z
Incroyable échange entre Zelensky, Trump et Vance dans le Bureau ovale • FRANCE 24

Uniquement les média favorables à Trump autorisés à la Maison Blanche

Dans ce merveilleux nouvel « âge d’or de l’Amérique » autoproclamé, l’administration Trump déploie avec un zèle remarquable les tactiques éprouvées du parfait petit dictateur en herbe pour museler la presse indépendante. Quelle délicieuse ironie de voir la Maison Blanche « rendre le pouvoir au peuple » en s’arrogeant le droit de choisir elle-même quels journalistes sont dignes d’approcher le président-roi. On applaudira l’efficacité avec laquelle les médias récalcitrants comme l’Associated Press, coupables du crime de lèse-majesté de ne pas adopter la terminologie trumpienne de « Golfe d’Amérique » , se retrouvent bannis du saint des saints présidentiel. Le Pentagone, suivant docilement l’exemple, expulse le New York Times, NBC News et autres « extrémistes de gauche » pour les remplacer par les admirables propagandistes de One America News et Breitbart News.

La distribution théâtrale de casquettes « Trump avait raison sur tout » dans le Bureau ovale, acceptées uniquement par les fidèles sujets médiatiques, rappelle étrangement les rituels d’allégeance chers aux régimes totalitaires qui exigent des démonstrations publiques de loyauté. Quand Trump, servi par sa porte-parole de 27 ans au « ton autoritaire » , qualifie les journalistes d’ « ennemis du peuple » , comment ne pas saluer cette référence, sans doute involontaire mais ô combien évocatrice, à la terminologie favorite des dictatures du XXe siècle pour désigner ceux qu’elles s’apprêtaient à faire disparaître ?

La réhabilitation des séditieux

Dans une démonstration de « réconciliation nationale » , Trump a accordé une grâce présidentielle aux « patriotes » du 6 janvier ! Notre cher Donald, avec cette délicatesse qui le caractérise, a transformé d’un coup de plume 1 500 émeutiers violents en « otages politiques » injustement persécutés. Admirable de voir comment ces conspirateurs séditieux des Proud Boys et Oath Keepers (membres des mouvements d’extrême droite) , condamnés pour avoir tenté de renverser par la force le résultat d’une élection démocratique, sont soudain réhabilités en héros nationaux. Enrique Tarrio et Stewart Rhodes, respectivement condamnés à 22 et 18 ans de prison pour conspiration séditieuse, peuvent désormais appeler librement à « la vengeance » contre juges, jurés et procureurs qui ont eu l’outrecuidance de les juger. La tradition fasciste de l’amnistie des paramilitaires violents se perpétue élégamment, pendant que les 140 policiers blessés par ces « martyrs de la démocratie » apprécieront sans doute la définition trumpienne de la justice.

Les Proud Boys, ces charmants militants impliqués dans près de 70 incidents anti-LGBTQ depuis 2022, peuvent reprendre leurs activités d’intimidation avec la bénédiction présidentielle. Qui a besoin d’un État de droit quand on peut simplement gracier les milices qui vous soutiennent ? Cette stratégie de légitimation de la violence politique et de l’intimidation, si chère aux régimes autoritaires, offre un spectacle particulièrement édifiant de ce que pourrait être la « grande Amérique » version 2025.

« tronçonne, bébé, tronçonne » !

Lorsqu’on menace plusieurs pays dont le Canada, l’Allemagne et le Brésil de droits de douane sur les importations de bois, faut bien en trouver moins cher ailleurs ou plus simplement, sur son propre territoire, pour compenser. Trump veut donc outrepasser une loi historique sur les espèces en voie de disparition, quitte à en plus accroître l’intensité des futurs incendies de forêt et polluer des cours d’eau.

Il veut augmenter la production de bois de 280 millions d’acres de forêts nationales et d’autres terres publiques, ce qui représente l’équivalent d’environ:

  • 2X la superficie de la France métropolitaine
  • 11,5 % de la superficie totale des États-Unis
  • 37% de toutes les forêts américaines

Ce brillant stratège a trouvé la solution parfaite pour contourner ces fastidieuses procédures démocratiques : gouverner par décrets impériaux, comme tout bon autocrate qui se respecte. Sous couvert d’une prétendue « sécurité nationale » – ce magnifique joker constitutionnel qui justifie toutes les dérives – Trump s’octroie le pouvoir de « rationaliser » (comprendre : accélérer sans contraintes) l’exploitation forestière. Qu’importe si cela menace des écosystèmes millénaires comme la forêt du Tongass en Alaska, jadis protégée par ces ennuyeuses lois environnementales. Après tout, pourquoi s’embarrasser de l’avis des scientifiques quand on peut imposer sa propre réalité alternative ? Ce génie réussit ce tour de force fascinant: transformer la protection de l’environnement en ennemi public, tout en concentrant davantage de pouvoir entre ses mains. Une technique que les régimes autoritaires du siècle dernier n’auraient certainement pas reniée.

En Complément ⬇️

L’obscurantisme triomphant : quand Trump déclare la guerre au savoir

L’administration Trump s’est lancée dans une croisade contre l’intelligence et le savoir en ce début 2025 ! Ce n’est pas tous les jours qu’on assiste à un pouvoir exécutif transformant méthodiquement les universités en « camps de rééducation gauchistes » à éradiquer. Avec une finesse toute particulière, les nouveaux commissaires politiques trumpiens s’attaquent aux départements d’études de genre et de diversité, qualifiés d’ « endoctrinement marxiste » , tandis que le Président lui-même dénonce régulièrement les « professeurs radicaux qui empoisonnent l’esprit de notre jeunesse » . Cette noble tradition d’intimidation intellectuelle s’accompagne d’une campagne nationale pour « nettoyer » les bibliothèques scolaires de ces ouvrages subversifs parlant d’histoire afro-américaine ou de diversité sexuelle. En Floride, laboratoire de cette politique éducative éclairée, les enseignants préfèrent désormais laisser leurs étagères vides plutôt que risquer poursuites et licenciements pour « contenu inapproprié ». Et que dire de ces scientifiques du climat, qualifiés de « charlatans alarmistes » par cette administration qui a brillamment remplacé les experts des agences fédérales par d’anciens lobbyistes de l’industrie ? Les restrictions budgétaires imposées à la recherche fondamentale, combinées aux directives interdisant l’utilisation de certains termes scientifiques dans les documents officiels, rappellent étrangement ces régimes du siècle dernier où la science devait se plier aux exigences idéologiques du pouvoir.

4239 livres interdits dans les écoles US “La Servante écarlate”de Margaret Atwood, “Dune” de Frank Herbert, “Pour qui sonne le glas” d’Ernest Hemingway, “Les Cerfs-volants de Kaboul” de Khaled Hosseini, George Orwell et d’Anne Frank. »Chaque jour une nouvelle terrifiante

AuPalais (@palaisau.bsky.social) 2025-03-04T18:19:30.749Z

Pire encore, Il menace de stopper tous les financements fédéraux pour tout collège, école ou université qui autorise des « manifestations illégales » , mais aussi d’emprisonner ou expulser « dans leurs pays d’origine » les étudiants « agitateurs » ! Un spectacle fascinant pour les amateurs d’histoire qui pensaient naïvement que l’anti-intellectualisme institutionnalisé était une relique du passé.

Donald Trump menace d'emprisonner et d'expulser « dans leurs pays d'origine » des étudiants américains. Dans son viseur, celles et ceux dénonçant le massacre de l'État d'Israël en Palestine. Et qui sait, demain peut-être, celles et ceux qui participeront à la manifestation des scientifiques.

Emmanuel Clévenot 🌍 (@emmanuelclevenot.bsky.social) 2025-03-04T15:53:53.784Z

La démocratie Américaine au crépuscule

Dans cette déclaration glaçante du 4 mars 2025, nous assistons à l’officialisation d’une politique de répression inédite dans l’histoire contemporaine américaine. Avec brutalité, le président Trump annonce la fin du financement fédéral pour toute institution éducative qui « permettrait des protestations illégales » – une formulation délibérément vague qui ouvre la porte à l’arbitraire. Plus troublante encore est cette menace d’emprisonnement ou d’expulsion des « agitateurs » étrangers, ainsi que l’expulsion permanente ou l’arrestation des étudiants américains osant exercer ce qui fut jadis considéré comme un droit constitutionnel. L’interdiction explicite du port de masques révèle la volonté d’identification systématique des opposants, rappelant sinistrement ces régimes où manifester son désaccord conduit directement à des conséquences existentielles. Quelque soient les clivages partisans traditionnels, c’est l’essence même de la démocratie américaine qui vacille lorsque le pouvoir exécutif s’arroge le droit de déterminer quelles voix peuvent s’élever et lesquelles doivent être réduites au silence. Nous contemplons, impuissants, l’érosion méthodique du Premier Amendement par celui-là même qui a juré de défendre la Constitution.

J.D. Vance avait déjà attaqué les universités il y a 3 ans

"The universities control the knowledge in our society (…) We have to agressivly attack the universities (…). Fundamental lies that feminism is liberating (…) There is wisdom in what Nixon said, the professors are the enemy "bryanalexander.org/politics/the…www.youtube.com/watch?v=0FR6…

Valérie Masson-Delmotte (@valmasdel.bsky.social) 2025-03-03T10:22:44.828Z
« Les universités contrôlent les connaissances dans notre société (…) Nous devons attaquer agressivement les universités (…). Des mensonges fondamentaux selon lesquels le féminisme libère (…) Il y a de la sagesse dans ce que Nixon a dit, les professeurs sont l’ennemi »

Attaque contre les universités
Discours d’ouverture de J.D. Vance lors de la deuxième Conférence nationale sur le conservatisme, le 2 Novembre 2021

Dans cette vidéo datant de Novembre 2021, J.D. Vance, candidat républicain au Sénat de l’Ohio, présente les universités comme l’ennemi principal du mouvement conservateur, les accusant de :

  • Contrôler la définition de la vérité et du savoir dans la société
  • Propager des idées « ridicules » et des mensonges plutôt que la vérité
  • Endoctriner les étudiants avec une idéologie progressiste

Il appelle à « attaquer honnêtement et agressivement les universités » pour faire avancer l’agenda conservateur.

Critique de l’establishment académique

Vance cite plusieurs exemples pour illustrer ce qu’il perçoit comme des dérives :

  • Un professeur forcé de s’excuser pour une étude sur l’impact de l’IA dans la recherche
  • Des autorités de santé publique qualifiant les manifestations anti-confinement de « suprémacistes blanches »
  • Des études sur la dysphorie de genre qu’il juge biaisées
Rhétorique anti-élites

Le discours de Vance s’inscrit dans une rhétorique populiste opposant :

  • Les « gens normaux » aux élites universitaires
  • Le « bon sens » aux théories académiques complexes
  • Les valeurs traditionnelles à l’idéologie progressiste
Appel au nationalisme

Vance présente le conservatisme national comme un mouvement défendant :

  • Les intérêts des Américains « ordinaires » face aux élites mondialisées
  • Les valeurs patriotiques contre un enseignement jugé anti-américain
  • Une vision positive de l’histoire américaine face aux critiques sur le racisme
Vision patriarcale

Vers le milieu du discours, où Vance critique ce qu’il considère comme des mensonges propagés par les universités américaines, il s’en prend également au féminisme:

« Le mensonge fondamental du féminisme américain des 20 ou 30 dernières années est qu’il serait libérateur pour une femme d’aller travailler 90 heures par semaine dans un cubicule chez Goldman Sachs, en délocalisant les emplois de ses compatriotes vers un régime qui les déteste, et que cela serait une libération comparée aux problèmes de la famille et du patriarcat dans notre société moderne. »

Conclusion alarmiste

Vance conclut en citant Richard Nixon : « Les professeurs sont l’ennemi » !

On peut établir plusieurs parallèles frappants entre l’attitude des régimes nazis et fascistes envers l’éducation et les déclarations de Trump et Vance :

Contrôle idéologique de l’éducation

Tout comme les nazis cherchaient à contrôler totalement le contenu éducatif pour endoctriner la jeunesse, on observe aujourd’hui des tentatives similaires de Donald Trump et J.D Vance d’imposer leur vision idéologique dans les écoles. Par exemple, l’interdiction de certains livres ou sujets jugés « inappropriés » rappelle la censure nazie des manuels scolaires.

Mépris de l’intellectualisme

Les nazis valorisaient le caractère et l’obéissance aveugle plutôt que la réflexion critique. De même, on constate un courant anti-intellectuel actuel qui dénigre l’expertise scientifique et académique au profit du « bon sens » populiste.

Attaques contre les universités

Les universités étaient une cible privilégiée des nazis qui les voyaient comme des foyers de pensée critique à éradiquer. On retrouve là encore des rhétoriques similaires présentant les universités comme des ennemis idéologiques à combattre.

Réécriture de l’histoire

Tout comme les nazis réécrivaient l’histoire pour servir leur idéologie, on observe des tentatives actuelles de réviser l’enseignement de l’histoire pour promouvoir une vision nationaliste.

Intimidation des enseignants

Les nazis encourageaient les élèves à dénoncer les professeurs « déloyaux ». Des méthodes d’intimidation comparables sont parfois employées aujourd’hui contre les enseignants jugés trop progressistes.

Bien que le contexte soit différent, ces parallèles montrent que certaines tactiques de contrôle idéologique de l’éducation persistent, menaçant la liberté académique et la pensée critique essentielle à la démocratie.

Sources

https://www.britannica.com/topic/fascism/Volksgemeinschaft

https://www.counterpunch.org/2022/07/22/the-nazification-of-american-education/

https://encyclopedia.ushmm.org/content/en/article/nazi-propaganda-and-censorship

https://fastcapitalism.journal.library.uta.edu/index.php/fastcapitalism/article/view/448/525

https://www.dissentmagazine.org/article/is-anti-intellectualism-ever-good-for-democracy/

https://pen.org/report/americas-censored-classrooms-2024/

https://www.theholocaustexplained.org/life-in-nazi-occupied-europe/controlling-everyday-life/controlling-education/

https://www.britannica.com/topic/education/Nazi-Germany

https://www.jceps.com/wp-content/uploads/2024/09/22_2_4.pdf

https://www.bu.edu/sph/news/articles/2024/new-book-examines-rising-tide-of-anti-intellectual-thought-in-us-politics/

https://en.wikipedia.org/wiki/Censorship_in_Nazi_Germany

https://news.berkeley.edu/2024/09/09/fascism-shattered-europe-a-century-ago-and-historians-hear-echoes-today-in-the-u-s/

https://en.wikipedia.org/wiki/Anti-intellectualism

https://theconversation.com/robert-f-kennedy-jr-s-nomination-signals-a-new-era-of-anti-intellectualism-in-american-politics-246016

Le voile de l’incrédulité : pourquoi nous refusons de voir le fascisme qui s’avance

« Cela ne peut pas arriver ici ». Cette phrase résonne comme un mantra confortable à travers l’histoire, prononcée avec assurance par des citoyens qui, peu avant de voir leurs libertés s’évaporer, jugeaient inconcevable que leur société puisse sombrer dans l’autoritarisme. Aujourd’hui, alors que se multiplient les signaux d’alarme – rhétorique ultranationaliste, attaques contre la presse, culte de la personnalité, militarisation du discours politique – un étrange phénomène de déni collectif semble à l’œuvre face aux résurgences fascisantes qui caractérisent notre époque.

Ce déni n’est pas accidentel mais profondément ancré dans nos mécanismes psychologiques. L’historien Timothy Snyder l’explique avec lucidité : « Le fascisme n’arrive pas d’un coup, mais par une succession de petites concessions qui, prises individuellement, semblent acceptables ». Notre cerveau, programmé pour normaliser l’environnement dans lequel nous évoluons, s’adapte progressivement à chaque transgression, chaque franchissement de ligne rouge. Ce que nous aurions jugé inacceptable hier devient la nouvelle normalité d’aujourd’hui, dans ce que les psychologues nomment « l’ébullition lente de la grenouille ».

Notre incapacité à reconnaître les signes avant-coureurs s’explique également par une méconnaissance historique profonde. Le fascisme et le nazisme sont souvent réduits à leurs manifestations les plus extrêmes – camps de concentration, génocides – occultant que ces horreurs furent l’aboutissement, non le commencement, de ces régimes. Comme l’écrivait Hannah Arendt, « avant d’exterminer les Juifs, les nazis les ont d’abord privés de leur citoyenneté ». L’incapacité à percevoir les prémices du fascisme dans les attaques contre les institutions, la polarisation délibérée ou la déshumanisation de l’adversaire relève d’une dangereuse myopie historique.

Le déni se nourrit aussi d’un biais de confirmation puissant : lorsqu’un leader autoritaire défend certaines de nos valeurs ou intérêts, nous minimisons ses dérives. Cette dissonance cognitive s’observe particulièrement chez les élites économiques qui, historiquement, ont souvent soutenu les régimes fascistes naissants, convaincues qu’elles pourraient les « contrôler » tout en bénéficiant de leur politique économique. Ainsi, quand des journalistes ou intellectuels tirent la sonnette d’alarme, ils se heurtent à ce mur de déni protecteur : « Vous exagérez », « C’est juste de la politique », « On n’est pas en Allemagne des années 30 ».

Cette cécité volontaire face aux signes avant-coureurs trouve également sa source dans notre besoin de sécurité psychologique. Admettre que nos institutions démocratiques sont vulnérables, que nos sociétés peuvent basculer, génère une angoisse existentielle insupportable. Le déni devient alors un mécanisme de défense qui nous permet de continuer à vivre comme si rien n’avait changé, dans l’illusion rassurante que « ça n’arrivera pas chez nous ».

L´avenir est-il un long passé ?

Les personnes peu empathiques envers les Américains pourraient se dire qu’après tout, cela ne nous concerne pas mais penser cela serait un grave erreur !

En dehors du fait que l’on est en train de parler de la plus grande puissance militaire et technologique et une des plus grandes puissances économiques au monde dont des pans insoupçonnés de nos vies dépendent ou pourraient être impactés, la vitesse à laquelle tout ceci est arrivé dans un pays que beaucoup imaginaient à l’abris de tels retournements de situations, devrait nous faire réaliser à quel point nous ne sommes jamais à l’abris nulle part… Alors terminons en chanson avec ce texte de Manau empli de lucidité dans leur titre « L’avenir Est Un Long Passé » .

🎶▶️ https://music.youtube.com/watch?v=5eiSn8YjVcE&si=FQKgZrIuRqP_ttOB

La réalité et toutes ces images de haine.
Tant d´années passées à essayer d´oublier.
Tant de journées cumulées et doucement il s´est installé.
Je me suis posé ce matin la question.
Est ce que tout recommence, avons-nous perdu la raison
car j´ai vu le mal qui doucement s´installe sans aucune morale.
Passer à la télé pour lui est devenu normal.
Comme à chaque fois avec un nouveau nom.
Après le nom d´Hitler, j´ai entendu le nom du front.
Et si l´avenir est un long passé,
je vous demande maintenant ce que vous en pensez?
Comme Marcel et Jean-Marc ma vie est-elle tracée?
La suite, l´avenir est-il un long passé?

Je vous demande ce que vous en pensez.
Verrai-je un jour le mal à l´Elysée.
La France est-elle en train de s´enliser.
L´avenir est-il un long passé?

Un commentaire

  1. Article très instructifs où l’on peut avoir plus de précisions sur ce qu’on entend dans l’actualité. C’est appréciable de constater l’effort de recherche mis à l’œuvre. Mention spéciale sur la mise en avant de l’un des facteurs psychiques impliqués dans l’actualité : ici sous le versant du « déni », où l’on peut ne rien vouloir savoir, même de ce que l’on sait très bien. Plus largement, nous sommes tous susceptibles de mettre un mouchoir sur ce qui nous dérange. Heureusement, pas toujours sous le mode du déni. Et c’est bien ce qu’implique l’existence même de ce genre d’article : supposer que certains puissent un jour lever le voile sur ce qu’ils ne préféraient pas voir jusqu’alors, ou ne le pouvaient pas. Malgré le contenu sombre de l’article, j’aime imaginer que la démarche de son écriture laisse une place à l’espoir pour une civilisation qui ne serait pas toute aliénée. Merci pour ça.

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