Si la connaissance crée parfois des problèmes, ce n'est pas l'ignorance qui permet de les résoudre
Donald Trump rêve d’empire : Canada, Groenland, Panama… Qui sera le prochain pays menacé ?
Donald Trump a récemment fait plusieurs déclarations concernant la possibilité d’inclure aux Etats-Unis d’autres pays ou régions du monde, qu’il considère comme stratégiques, en utilisant intimidations et menaces.

1. Le Canada
Le 18 décembre 2024, Trump a déclaré sur « Truth Social » qu’il considérait comme une « excellente idée » que le Canada devienne le 51e État américain. Il a affirmé que « de nombreux Canadiens » souhaitaient cette annexion et qu’ils « économiseraient massivement sur les impôts et la protection militaire ».
Il a publié sur son compte Instagram une photo générée par IA avec la légende « Oh Canada ! », censée représenter un paysage canadien sur lequel il trônerait. Je vous laisse juger du réalisme de ce paysage canadien…

Le profiteur de crise
Ces commentaires s’inscrivent dans un contexte particulier alors que le Canada traverse une crise politique avec la démission surprise de la ministre des Finances Chrystia Freeland:
Lors d’un dîner avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau fin novembre, le président élu américain avait plaisanté en disant que si le Canada ne pouvait survivre aux 25 % de droits de douane, il pourrait devenir le 51e État américain. Une menace à peine voilée…
La réalité des faits
– Seulement 13% des Canadiens soutiendraient l’idée de devenir un État américain selon un récent sondage
– Les dirigeants politiques canadiens ont fermement rejeté cette suggestion :
- Pierre Poilievre, chef de l’opposition, a déclaré que « le Canada ne sera jamais le 51e État »
- Le Premier ministre de l’Ontario Doug Ford a également repoussé ces commentaires
2. Groenland
Lors d’un rassemblement à Durham, dans le New Hampshire, alors qu’il fait campagne pour l’investiture républicaine de 2024, Trump a mentionné qu’il pourrait toujours être intéressé par l’achat du Groenland.
Alors qu’il annonçait avoir choisi le cofondateur de PayPal, Ken Howery, pour le poste d’ambassadeur au Danemark, Trump a ajouté sur son réseau social, « Truth Social »:

Une ambition pas nouvelle
En 2019, Trump avait déjà tenté d’acquérir le Groenland, ce qui avait provoqué une crise diplomatique avec le Danemark. La Première ministre danoise Mette Frederiksen avait alors qualifié cette proposition d’« absurde », conduisant Trump à annuler sa visite prévue au Danemark.
Position du Groenland
Le territoire autonome danois, qui compte environ 57 000 habitants, a maintenu sa position ferme : le Groenland n’est pas à vendre. Cette île stratégique, riche en ressources naturelles, reste une partie intégrante du royaume du Danemark, bien qu’elle dispose d’une large autonomie.
3. PANAMA
Donald Trump ne s’est pas arrêté là dans ses menaces. Ce 22 décembre 2024, il s’en est pris au canal de Panama. Il a encore une fois publié sur son réseau social « Truth Social » une photo générée par IA représentant le canal de Panama avec un drapeau américain en son centre.

Le canal de Panama, achevé par les États-Unis en 1914, a été cédé au Panama en 1999 suite à un accord signé par Jimmy Carter en 1977. Il représente environ 5% du trafic maritime mondial et a généré un chiffre d’affaires de près de 5 milliards de dollars sur la dernière année fiscale.
Les accusations de Trump
- Les droits de passage qu’il qualifie de « ridicules » pour les navires américains
- Une prétendue influence croissante de la Chine sur le canal
- Un traitement « particulièrement injuste » de la marine et du commerce américains
Ses menaces
- Il demande la restitution totale du canal aux États-Unis si le Panama ne peut pas garantir son « fonctionnement sûr, efficace et fiable »
- Il promet de mettre fin à ce qu’il appelle une « arnaque totale »
La réponse du Panama
Le président panaméen José Raúl Mulino a fermement rejeté ces menaces en affirmant que :
- Le canal n’est contrôlé ni par la Chine, ni par l’Europe, ni par les États-Unis
- La souveraineté et l’indépendance du Panama ne sont pas négociables
- Chaque mètre carré du canal appartient au Panama et continuera à lui appartenir
4. Trump n’hésite pas à remettre en question la souveraineté d’autres nations
Le futur président s’adonne aussi à des manœuvres sournoises en influant sur les conflits entre Israël et la Palestine ainsi que celui entre la Russie et l’Ukraine, et ce faisant met le feu aux poudres :
La Cisjordanie
Trump et son administration semblent ouverts à l’idée d’une annexion de la Cisjordanie par Israël. Son choix pour le poste d’ambassadeur en Israël, Mike Huckabee, qui a déclaré par le passé qu’ « il n’existe pas vraiment de Palestine », a ajouté que l’annexion était « bien sûr » une possibilité.

Le plateau du Golan
Un développement significatif est en cours dans les « Trump Heights », une colonie située dans le Golan annexé par Israël. Cette zone, nommée en l’honneur de Trump qui a reconnu la souveraineté israélienne sur ce territoire en 2019, prévoit une expansion majeure.


L’Ukraine
Lors de son investiture en tant que candidat à la Maison Blanche par le parti républicain, en juillet dernier, Il a prétendu pouvoir mette un terme au conflit avec la Russie « avec un coup de téléphone » et « en moins de 24 heures ».
Certains analystes américains estiment que:
Comment s’y prendrait-il ? En soutenant un plan qui laisserait ces zones sous contrôle russe via une « zone démilitarisée », ce qui satisferait Vladimir Poutine.

En février, lors d’un meeting en Caroline du Sud, il a notamment menacé de ne plus garantir la protection des pays de l’Otan face à la Russie
Taïwan
Alors que lors de son premier mandat, Donald Trump s’était rapproché de Taïwan et que cette année, les États-Unis ont voté une assistance militaire directe à Taïwan, le milliardaire semble revenir en partie sur sa position en déclarant:

Menaces de noël
Ce 25 Décembre, Donald Trump a réitéré ses menaces à la Chine, au Panama, au Canada et au Groenland !


Megalo un jour, megalo toujours
Pas de mystère, avec Donald Trump, il est rarement question de convictions idéologiques. En bon mégalo milliardaire, le pouvoir et l’argent sont la plupart du temps ces seuls leitmotivs et peu importe les méthodes utilisées pour parvenir à ses fins, que ce soit par des négociations directes, des menaces économiques et militaires, des soutiens diplomatiques sous conditions pour certains, des réductions de soutien financiers et matériels pour d’autres, il n’hésite pas à jouer avec le feu au risque d’embraser le monde.